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La mode est un art
Marie-Ange Guilleminot
Made in Town Éditions

PRÉSENTATION

LA GARDE-ROBE, MARIE-ANGE GUILLEMINOT, 2016
MADE IN TOWN ÉDITIONS

Du 6 au 7 avril 2016
de 9h à 18h

Made in France Première Vision
Carreau du Temple
4 rue Eugène Spuller
75003 Paris

À l’occasion de l’édition 2016 du salon Made in France qui rassemble annuellement les principaux acteurs de la filière textile-habillement française au Carreau du Temple, à Paris, Made in Town accompagne le projet La Garde-robe, Made in France, 2016, une œuvre de l’artiste française Marie-Ange Guilleminot, réalisée en collaboration avec une cinquantaine d’entreprises françaises, fournisseurs des plus grandes marques de mode.

La Garde-robe, Made in France, 2016 s’inscrit dans la lignée de l’exposition Voyage, présentée chez Made in Town en 2013, et qui mettait en lumière le talent du brodeur Ollivier Henry, de l’atelier de tissage florentin Fondazione Lisio ou encore de l’atelier de confection parisien Caraco en accueillant le projet Touchez-Voir en cours de réalisation – commandité par le Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris.

Marie-Ange Guilleminot démultiplie ici son travail de recherche autour du vêtement en élargissant le spectre de ses collaborations à une multitude d’industriels et d’artisans français, orchestrant leurs savoir-faire au travers de la conception d’une garde-robe idéale, composée d’une quarantaine de vêtements et d’accessoires.

1 Crédit photo : George Dupin et Marie-Ange Guilleminot

Depuis la création de son tout premier vêtement emblématique – le Chapeau-vie en 1994, imaginé pour répondre aux besoins de son ami critique d’art et commissaire d’exposition Hans Ulrich Obrist – Marie-Ange Guilleminot n’a de cesse que d’opérer un échange constant entre la vision personnelle qu’elle a des œuvres qu’elle conçoit, les savoir-faire des artisans qui les font naître, et l’appropriation libre que tout un chacun peut en faire par la suite.

Ainsi, La Garde-robe, Made in France, 2016 s’envisage comme un travail « en cours », le dialogue avec l’artisan ou l’industriel faisant partie intégrante de l’œuvre, au même titre que le résultat final. Ses performances s’initient en quelque sorte dès la mise en œuvre du travail, en interaction avec les producteurs avec lesquels l’artiste collabore, établissant ainsi une correspondance directe entre les gestes de la fabrication et ceux des usagers qui donneront vie à cette garde-robe singulière.

2 Crédit photo : George Dupin et Marie-Ange Guilleminot

Née en 1960 à Saint-Germain-en-Laye, Marie-Ange Guilleminot est issue d’une famille d’industriels textiles du Nord de la France et dès sa plus tendre enfance, le textile et la mode occupent une place toute particulière dans l’imaginaire et le travail de l’artiste. Son grand-père a œuvré toute sa vie pour la création textile, conseillant les Galeries Lafayette dans leurs assortiments textiles ou, plus tard, en fondant les Tissages d’Honnechy, fournisseurs des maisons de couture parisiennes les plus réputées.

Véritable travail collaboratif, témoin du savoir-faire particulier de toute une filière éparpillée aux six coins de l’Hexagone, la Garde-robe est un tour de force qui démontre la diversité technique et la richesse créative des entreprises françaises. De la naissance de la matière première aux multiples savoir-faire capables de lui donner forme – du cuir au tissu, en passant par la teinture, l’impression ou la broderie, jusqu’à la confection ou le tricotage – la Garde-robe sort du placard une succession infinie d’étapes, d’inventions et de secrets de fabrication qui se transmettent de main en main et de machine en machine, associant une compétence à une autre, faisant de chaque pièce le fruit d’un travail collectif et le récit d’un roman aux multiples personnages.

3 Crédit photo : George Dupin et Marie-Ange Guilleminot

Chaque élément de ce vestiaire est d’ailleurs un clin d’œil à un auteur de la littérature française, rappelant ainsi que la mode – loin de n’être qu’une industrie ou un commerce – est avant tout un art. Marcel, Colette, Honoré ou Marguerite, vêtements et accessoires portent les prénoms de romanciers, poètes ou écrivains français qui ont écrit au sujet de la mode ou du vêtement et, à leur manière, ont contribué à faire rayonner dans le monde entier le goût et l’excellence du savoir-faire à la française.

4 Crédit photo : George Dupin et Marie-Ange Guilleminot

www.ma-g.net

Serge​, châle
Serge Gainsbourg, Aux armes et cætera, 1979.
Châle ombré bleu­-blanc-­rouge en soie française. Tissage, mousseline changeante, SFATE & COMBIER, made in Doissin ; la pièce est suspendue en « accordéon » et baignée dans quatre bains de teinture ; plissage, PLISSÉS DE FRANCE, made in Saint­-Coulomb.

Annie​, sous­-main 
« La mer s’ouvrait enfin servile sous le fouet de l’instant pour que nous avancions superbes et distraits entre les débris de la lumière. » Annie Le Brun, Annulaire de lune, Ombre pour ombre, 2004.
Sous­-main noir en cuir transformable en porte­-document doublé de moire. Cuir Evercalf ; doublure en moire libre de polyester poudre, BENAUD CRÉATIONS, made in Lyon ; fabrication, COUPS DE CRAYONS​, made in Saint­-Maur-­des-­Fossés.

Louise​, gants
[…] Doux comme un gant de peau glacée
Et mes prunelles effacées
Font de mes yeux des cailloux blancs.
Deux cailloux blancs dans mon visage […]

Louise Lévesque de Vilmorin, Mon cadavre est doux comme un gant, Fiançailles pour rire, 1939.
Gants pour femme noirs huit boutons en chevreau velours. Bord franc et découpe en festons, couture surjet intérieur, LAVABRE CADET, made in Millau ; peau ennoblie d’un décor pointillé en gris et argent, imprimé au cadre à la lyonnaise, SOIERIES ROGER CHEVAL, made in Saint-­Symphorien-­d’Ozon.

3 Pétrus, filoches 
« Les vitraux des croisées resplendissaient de l’intérieur, qui les projetaient obliquement, et les découpaient sur la face noirâtre de la maison vis-à-vis, apparaissant dans l’ombre semée de gueules de fournaises, de résilles ardentes et de filoches d’or. » Pétrus Borel, Champavert, 1833. 
Filoches en cuir​, sacs de deux tailles 40 et 42 cm. Cuirs de taurillon (belize naturel, montana blanc, eros abricot), ​FRANCE ​TANNERIES​, made in Châteauneuf-­sur-­Sarthe ; découpe au jet d’eau, PACT EUROPACT, made in Maulevrier. 
Filoches en dentelle, deux sacs de dentelle à larges mailles. Dentelle filet en fibres synthétiques (laurier grège argent, pollen grège argent), SOLSTISS, made in Caudry ; gros grain, ​SATAB, made in Saint-Just-­Malmont ; couture, LEGÉ HAUTE­-FACON​ (groupe Franaud), made in Legé.  ​​

(Très) Honoré​, frac
« La brute se couvre, le riche ou le sot se pare, l’homme élégant s’habille. La toilette est, tout à la fois, une science, un art, une habitude, un sentiment. » Honoré de Balzac,Traité de la vie élégante, 1854.
Frac en lin naturel. Patronnage et toile, FRANCESCA SARTORI, Comédie-Française, made in Paris ; tissage, JULES TOURNIER & FILS, made in Mazamet ; doublure corps en soie citron, LES TISSAGES PERRIN, made in Le Grand-­Lemps ; doublure de manche en polyester & acétate, DUTEL, made in Rillieux­-la-­Pape ; couture et broderie main au fil gris sur la manche droite, SERVISTYL​, made in Roanne ; ​boutons à chaîne recouverts, ATELIER AYMERIC LE DEUN, made in Paris.