EXPOSITION
MANIPULATIONS
ANDREAS TROBOLLOWITSCH
Du 7 au 12 octobre 2015
de 14h à 19h
L’artiste sera présent chaque jour entre 18h et 19h
pour échanger avec le public.
Vernissage
Mercredi 7 octobre 2015
de 18h à 20h
Made in Town
58 rue du Vertbois
75003 Paris
L’artiste viennois Andreas Trobollowitsch détourne ou bricole lui-même des outils ou des instruments qu’il utilise dans ses installations et lors de performances sonores. Dans son travail, les outils s’élèvent au rang d’instruments et leur fabrication devient un geste artistique, au même titre que leur utilisation. L’œuvre d’Andreas Trobollowitsch explore le mince intervalle et toute l’ambiguïté qui existent entre les notions d’outil, d’instrument et d’interprète.
L’artiste se pose tout d’abord en constructeur, artisan de ses propres installations. Hybridant les codes de l’industrie musicale à ceux de l’établi artisanal, l’artiste bricole des sculptures capables d’émettre des sons ou de dessiner de manière aléatoire. Pour arriver à ses fins, Andreas Trobollowitsch constitue un ensemble d’outils. Que ce soit à partir d’éléments existants, comme des baladeurs ou des tourne-disques qu’il détourne de leurs usages primaires, ou bien en concevant des instruments de toutes pièces, comme le Ventorgano.
Dans un deuxième temps, ces outils entrent en jeu dans la mise en place d’installations, le plus souvent sonores, ou même de performances, dont il est parfois lui-même l’interprète. Ainsi, chaque œuvre devient à son tour productrice, chaque outil imaginé par l’artiste devient un instrument autonome dont l’usage est soumis, selon les cas, à l’interprétation du hasard ou de son utilisateur.
Chaque nouvelle pièce, chaque nouvelle installation ou performance ne se limite donc pas à un cadre fixé par l’artiste, mais acquiert également une autonomie et un potentiel d’usage et d’interprétation. D’usage et parfois même d’usure, puisque certaines pièces jouent de la transformation de la matière jusqu’à sa complète disparition. C’est le cas de Acoustic Turntables, par exemple, une installation constituée d’un ensemble de platines qui poncent, jusqu’à les faire disparaître, des pièces de bois retenues par des serre-joints.
Détournés de leur vocation première, de simples lecteurs de cassettes ou tourne-disques acquièrent le statut supplémentaire d’instrument. Ainsi, le rôle de la machine ne se limite plus à la reproduction à l’identique de partitions pré-enregistrées, et chaque appareil devient capable de générer de nouveaux sons ou de nouveaux dessins. Avec Walkmandrawings, augmentés de stylos, de simples baladeurs à cassette s’essayent à la production de crayonnés abstraits. Andreas Trobollowitsch ouvre un nouveau champ de possibles pour ces appareils et démontre avec habileté la porosité des frontières qui séparent l’outil de l’instrument, ou l’instrument de l’interprète.