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La mode est un art
Valérie Mréjen
Made in Town Éditions

PRÉSENTATION

DÉSHABILLÉ, VALÉRIE MRÉJEN
MADE IN TOWN ÉDITIONS

Les 29 et 30 mars 2017
de 9h à 18h

Made in France Première Vision
Carreau du Temple
4 rue Eugène Spuller
75003 Paris

À l’occasion de l’édition 2017 du salon Made in France qui rassemble annuellement les principaux acteurs de la filière textile-habillement française au Carreau du Temple, à Paris, Made in Town accompagne le projet Déshabillé, une œuvre de l’artiste française Valérie Mréjen réalisée en collaboration avec 24 entreprises françaises.

La trame des romans de Valérie Mréjen se tisse généralement à partir de situations autobiographiques – en 2001 L’agrume raconte, non sans un zeste d’autodérision, un amour à sens unique, tandis que Troisième personne, son tout dernier ouvrage paru en février 2017, décrit l’impact de la naissance de sa fille sur son quotidien. Au contraire, les vidéos de l’artiste tricotent plutôt les témoignages et souvenirs d’autres individus, sous forme de collages ou de cadavres exquis oulipiens, et découvrent la multiplicité de la nature humaine au travers de multiples voix. Tourné à Tel Aviv, le long-métrage documentaire Pork and Milk, sorti sur grand écran en 2006, explore croyance et religion, et la place du choix individuel face à la contrainte du groupe, tandis que Voilà c’est tout, en 2008, rassemble les témoignages filmés de six lycéens et décrit les atours de l’adolescence – cet entre-deux fragile où l’on se sent engoncé entre la quête d’idoles et une incommensurable nécessité de rupture.

Dans chacun de ces travaux se dessine en fil rouge le paradoxe de l’identité : être soi-même, est-ce être identique ou être différent ? Entrer dans le rang ou se démarquer ? Cet insoluble paradoxe, reliant le caractère unique de l’individu à la nécessité d’appartenance au groupe, a été défini depuis bien longtemps par les premiers sociologues qui se sont intéressés à la mode – tels que Gabriel de Tarde – comme étant les Lois de l’imitation (1890) : imiter ou se distinguer. C’est dans cette continuité que s’inscrit Déshabillé, un portrait confectionné de toutes pièces par Valérie Mréjen à partir d’entretiens filmés auprès d’une trentaine de personnes, pour révéler aux spectateurs l’essence même de l’humanité et mettre à jour la complexité des mécanismes identitaires.

Si l’habit ne fait pas le moine, nos garde-robes en disent long sur la nature humaine. Comme souvent dans son travail, Valérie Mréjen se joue ici de la fragilité des clichés et des poncifs – et par conséquent de ce qui nous est tous commun – pour révéler avec force la notion d’individualité. Chaque histoire est émouvante et très personnelle, et pourtant, le spectateur retrouve dans ces témoignages une part de lui-même, des traits communs avec son propre rapport au vêtement.

Comme l’identité, le vêtement ou l’accessoire est multiple, à l’image de la multitude des métiers et des talents que le secteur met en œuvre pour sa fabrication : filateurs, tisseurs, dentelliers, producteurs de colorants, ennoblisseurs, brodeurs, tanneurs, fabricants de biais, de rubans, de lacets, de boutons ou de zips, modélistes, tricoteurs, confectionneurs, maroquiniers… Pendant deux jours, Déshabillé met en miroir la fabrication du vêtement et celle de son imaginaire. En parallèle de la diffusion des vidéos, quatre ateliers accomplissent le miracle de la confection d’un déshabillé (de soie), d’une chemise (sur-mesure), d’une pochette (personnalisée) et d’un pull (et ses chaussettes), choisis en référence aux témoignages diffusés pour mettre en lumière le savoir-faire de quatre filières françaises de fabrication.

http://valeriemrejen.com/folio/